Histoire de la méthode Rosen

Les premières années de Marion

Née le 24 juin 1914 à Nuremberg en Allemagne, Marion grandit dans une famille qui aime les voyages, le sport, l’amitié et une vie sociale heureuse. Elle est élevée dans une maison à la campagne avec des jardins et la forêt à proximité. Marion est une enfant active qui aime skier, nager, jouer au tennis et danser. Ces années fastes, agréables et faciles commencent à changer quand la politique en Allemagne se transforme. Elle et sa famille doivent subir les difficultés et l’anxiété dont la communauté juive fait l’expérience lorsque le paysage social et politique allemand se modifie radicalement dans les années 30.

En 1936, à l’âge de 22 ans, Marion commençe à étudier la thérapie par le toucher avec Lucy Heyer à Munich. Lucy Heyer a été formée par Elsa Gindler, une des pionnières de la découverte du travail corporel en Europe. Lucy est également l’épouse de Gustav Heyer, un médecin proche de Freud, Karl Jung, Wilhem Reich, entre autres chefs de file dans le domaine naissant de la psychothérapie. Pendant sa formation, Marion travaille avec de nombreux patients ayant entrepris une psychanalyse et elle émet l’idée que la thérapie par le toucher pourrait donner accès à la mémoire inconsciente, à des sentiments et à des événements passés oubliés ou refoulés. Cette première expérience fournira plus tard la matière du travail corporel et des mouvements qui lui sont propres.

Marion Rosen finit par quitter l’Allemagne à la fin des années 30, arrivant en Californie après un passage en Suède. C’est en Suède qu’elle a étudié la kinésithérapie, et elle achève cette formation aux Etats-Unis, où elle obtient son diplôme. Elle ouvre un cabinet privé à Oakland en Californie. En parallèle de sa pratique en cabinet, elle donne des cours de mouvements hebdomadaires à des femmes qui veulent rester actives et en bonne santé en prenant de l’âge.

La méthode Rosen

Au milieu des années 70, elle est approchée par Sara Webb, fille d’une participante du cours de mouvements. Sara lui demande de la former à ce travail que Marion a appris avec Lucy Heyer. Marion finit par accepter et l’apprentissage commençe. Pendant que le travail de Marion et Sara progresse, leurs clientes  découvrent qu’elles ont accès à des sentiments reliés à des périodes spécifiques de leur vie qui ont été mis de côté depuis longtemps. Au fur et à mesure que les tensions se dénouent et se relâchent, leur part émotionnelle devient plus disponible. La vie de ces personnes se transforme quand les parties d’elles-mêmes auparavant fermées s’ouvrent.

Pendant cette première période, Marion acquiert une réputation grandissante en tant que praticienne douée de cette capacité unique d’accéder à la mémoire inscrite dans le corps. Sa clientèle évolue de patients qui venaient principalement pour des problèmes d’ordre physique à des personnes qui cherchent une expérience de cette approche somatique en pleine évolution.

En 1980, Marion entame son premier programme de formation professionnelle, assistée par son « apprentie » Louise Barrie. Son groupe de douze élèves se retrouve toutes les semaines pour observer des démonstrations, apprendre à se servir de ses mains, échanger des séances et partager l’expérience des changements en cours. Avec le temps, les étudiants commencent à se faire une clientèle, à donner des séances de manière régulière et à développer leur compétence. Les étudiants viennent également aux cours hebdomadaires de mouvement donnés par Marion ou Sara.

Le nom « Méthode Rosen » est choisi lorsque Marion sent que ses élèves ont appris les éléments fondamentaux de sa façon de travailler. En 1983 l’Institut Rosen est créé par Sandra Wooten, afin qu’une structure permanente soutienne la croissance de la Méthode Rosen. De nouveaux groupes d’étudiants sont formés, et les cours hebdomadaires attirent une grande variété d’élèves de différentes formations et carrières : thérapeutes par le massage, psychothérapeutes, infirmières, médecins, enseignants, chefs de petites entreprises, kinésithérapeutes, artistes, travailleurs sociaux et beaucoup d’autres.

Le premier endroit en dehors des Etats-Unis où Marion va enseigner est Stockholm en Suède. Elle donne un stage de cinq jours à l’institut Axelsons Gymnastika, le plus grand centre de formation au travail corporel en Europe. Après le stage et l’expérience personnelle de la Méthode Rosen, le créateur de l’école Hans Axelson commençe à faire la promotion de ce travail à travers  la Scandinavie, Finlande, Suède, Norvège et Danemark. Les cours de Méthode Rosen deviennent très populaires et beaucoup de praticiens et de professeurs font la formation.

Les personnes ayant réussi la formation initiale créent les deux premiers centres Rosen en dehors de Berkeley, sur la côte est et à Santa Fe. L’enseignement de la Méthode Rosen a lieu maintenant en Suède, en Norvège, au Danemark, en Finlande, en Allemagne, en France, en Suisse, en Autriche, au Royaume-Uni, en Russie, en Turquie, en Australie, au Canada, au Mexique, aux Etats-Unis en Californie et sur la côte est. Pour suivre l’expansion de la Méthode Rosen, de nouveaux centres ont vu le jour en Israël, dans la partie nord du Midwest, aux Pays-Bas et en Bosnie-Herzégovine.

Marion et d’autres auteurs de Suède, Norvège, Danemark, Etats-Unis et Australie ont écrit des livres sur le travail corporel et le mouvement de la Méthode Rosen. Certains ont été traduits dans d’autres langues. Dans certains pays, des associations professionnelles locales pour la Méthode Rosen travaillent dans leur environnement pour faire connaitre la Méthode Rosen. Ces associations locales permettent de continuer à se former, elles interviennent pour faire évoluer la législation au sujet de thérapies corporelles et des méthodes de santé alternatives, elles publient des newsletters et tiennent à jour des sites web, entre autres activités.